Le parti Syriza (sorte de Front de gauche) a le vent en poupe en Grèce. A la veille d’élections locales et des Européennes, ce parti dirigé par Alexis Tsipras serait, selon les sondages, en train de devenir le premier parti du pays. Devant les partis traditionnels et l’extrême-droite Aube dorée.
Dans une Grèce en totale déconfiture, dont les hommes politiques sont déconsidérés dans toute l'Europe, le leader de Syriza, Alexis Tsipras, se taille un costume de responsable international. La gauche de la gauche européenne (avec notamment le Front de gauche en France ou Die Linke en Allemagne) en a fait son candidat au poste de président de la Commission européenne, après les élections européennes. Une consécration pour cet homme et ce parti dont le combat contre la politique européenne menée en Grèce est devenu, aux yeux de ses partisans, le symbole d'une autre Europe.
L'ascension de Tsipras et de Syriza
Syriza a d'abord été une coalition de petits partis de gauche, de groupes communisants et écologistes, née dans les années 2000 avant de devenir un véritable parti. Il a vraiment émergé lors des élections de juin 2012. Il a alors obtenu plus de 26% des voix, devançant l’historique Parti socialiste grec (Pasok), qui ne cesse de s’effondrer, même s’il continue à gouverner dans une coalition avec le Parti conservateur (Nouvelle Démocratie du premier ministre Antonis Samaras). Une partie de la progression de Syriza se faisant au détriment du Parti communiste grec (KKE).
Aujourd'hui, les sondages placent Syriza en tête de tous les partis, ce qui en cas de législatives anticipées lui permettrait d'arriver au pouvoir. «Le retournement dont nous rêvions, pour lequel nous nous sommes battus afin de délier le pays du mémorandum (d'austérité) est à notre portée», a déclaré Alexis Tsipras lors d'un discours devant le comité central de son parti. «L'heure des comptes» est arrivé pour «un système politique usé, une élite économique corrompue qui a mené la Grèce et son peuple à la tragédie d'aujourd'hui; l'heure du peuple et de Syriza est arrivée», a-t-il ajouté début février.
La tenue en mai des élections européennes, mais aussi municipales et régionales en Grèce sera «un véritable référendum contre le gouvernement du mémorandum et de la subordination», a assuré le leader du parti. Mais le Premier ministre a tenu à doucher les espoirs d'élections anticipées. «Je le redis clairement: nous irons aux élections en 2016 que ça plaise ou non», a affirmé Antonis Samaras.
Un parti pro-européen
Syriza est dans le même groupe parlementaire (Le Groupe gauche unie et gauche verte du Nord, GUE/NGL) que le Front de gauche (PC et parti de gauche) ou Die Linke au Parlement européen. Son leader a même été désigné comme candidat au poste de Baroso pour cette force politique dans le prochain Parlement européen. «Alexis Tsipras est l’autre visage de l’Europe», a affirmé début février Jean-Luc Mélenchon lors d'une visite du leader grec à Paris.
3 février 2014. Rencontre à Paris entre Alexis Tsipras et Jean-Luc Mélenchon. Les deux hommes insistent sur l'importance des élections aux Européennes pour «rompre avec l'Europe de l'austérité»
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