Très critique vis-à-vis des politiques européennes («aujourd’hui, un nouveau «mur de l’argent» est bâti en Europe par le néolibéralisme et son gros bras – la soi-disante «Banque Centrale Européenne» qui est seulement la réplique parfaite de la Bundesbank. Un «mur de l’argent» qui ne stabilise pas mais, au contraire, menace la zone euro»), le parti de la gauche de la gauche grec ne remet pas en cause l'Europe, ni l'euro mais les choix politiques qui ont été faits, notamment dans les pays d'Europe du Sud.
«Les deux Europe vont être confrontées» aux élections de mai, résume Mélenchon, celle «des sociaux-démocrates et des conservateurs » alliés pour poursuivre les politiques actuelles, face à celle de «l’alternative incarnée par le dirigeant politique grec».
«La solution, ce ne sont pas de nouveaux emprunts. La solution, c'est moins d'emprunts et moins de dettes», estime Alexis Tsipras. La démarche de Syriza s’inscrit dans le cadre de l'actuelle Europe. Le parti, pourtant très sévère avec la politique européenne, notamment à l’encontre de la Grèce, n’évoque pas de sortie de la Grèce de l’UE. Au contraire, il souhaite régler la question de la dette en faisant des propositions qui s'inscrivent tout à fait dans le cadre européen:
«-Réduction significative de la valeur nominative de sa dette publique cumulée, moratoire sur le service de la dette, afin que les sommes conservées soient affectées au redressement de l’économie ;
Les propositions de la gauche de la gauche grecque sur un abandon d'une partie de la dette sont loin d’être extrémistes puisqu’elles rejoignent quasiment celles du FMI qui critique de plus en plus les plans d’austérités imposés à la Grèce. Sans même parler des critiques qui ont secoué la commission européenne et les instances internes du FMI sur les choix imposés à Athènes (notamment sur le non effacement d’une partie de la dette).

Copie du site internet «Change Europe» en faveur de la candidature d'Alexis Tsipras au poste de président de la Commission européenne. © DR
Le 25 mai, «nous serons la surprise»
En bon chef de parti de gauche, Alexis Tsipras souhaite adosser ces mesures «à des réformes visant à une plus juste répartition des richesses. En finir avec la crise implique en effet de rompre avec le passé qui a permis de l’engendrer : œuvrer à la justice sociale, à l’égalité des droits, à la transparence politique et fiscale, bref à la démocratie. Un tel projet ne pourra être mis en œuvre que par un parti indépendant de l’oligarchie financière, cette poignée de chefs d’entreprise qui ont pris l’Etat en otage, d’armateurs solidaires entre eux et ─ jusqu’en 2013 ─ exemptés d’impôt, de patrons de presse et de banquiers touche-à-tout (et en faillite) qui portent la responsabilité de la crise et s’efforcent de maintenir le statu quo.»
Une analyse qui permet à Siryza de critiquer sévèrement les deux partis au pouvoir qui gèrent le pays depuis 1974, Nouvelle Démocratie et Pasok. «Le pacte informel qui, depuis la dictature, soude le patronat et l’hydre à deux têtes du bipartisme», comme l’écrit Tsipras.
Son combat pour la Grèce rejoint sa lutte pour une autre Europe. «Nous pouvons envahir la Bastille du néolibéralisme global qu'est l'actuelle Europe néolibérale». Condamnant «l'extrême droite populiste qui représente le plus grand drame de l'Europe», particulièrement en Grèce où «Aube Dorée prétend être une force anti-système mais n'est rien d'autre que le bras armé du système», le candidat du PGE affirme: «Le 25 mai (soir des élections européennes, Ndlr) nous serons la surprise.»
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